Tuesday, June 22, 2010

LA CONSTRUCTION D’UNE VISION

LE DEVELOPPEMENT DES OUTILS DE DISSEMINATION
15 juin 2010

INTRODUCTION

L’élaboration des stratégies innovantes adoptées en vue de la création d’un réseau dédié aux métiers et formations de demain en ce qui concerne notamment Internet et les technologies de la connaissance a duré plus d’un semestre.

Il a été illustré par des débats multiples et l’échange d’argumentations caractérisées par une grande diversité, et ceci aussi bien au sein de notre équipe qu’entre les partenaires à l’occasion des rencontres - notamment celle organisée à Paris au Ministère des Affaires Etrangères français le 11 juin - et surtout en liaison avec d’innombrables interlocuteurs - des institutions nationales et internationales pour l’essentiel -.

Au cœur de cette démarche, a été choisie notamment une stratégie de hub management (explicitée et présentée ici), en délaissant résolument les anciennes pratiques et outils de présentation et de gestion de projet qui auraient rendu notre action totalement incomprise de nos plus jeunes interlocuteurs, ceux précisément aujourd’hui positionnés sur le terrain des nouveaux métiers et formations. Son élaboration, très ambitieuse il est vrai, a pris plus d’un semestre (au-delà donc des délais prévus), mais elle ne peut que nous satisfaire aujourd’hui au travers des multiples retours obtenus.


I - LE HUB MANGEMENT: UNE DEMARCHE GLOBALE DE DISSEMINATION


A l’occasion de la rencontre entre partenaires à Paris, nous avons demandé à Vincent Ducrey - webmestre à la présidence de la république française - de nous présenter le «système de l’influence» tel qu’il le décrit dans son récent ouvrage. C’est cette approche qui sera suivie tout au long de la présente analyse et de manière générale dans l’ensemble de nos recommandations à nos partenaires.

Au travers des outils qui caractérisent les métiers de l’Internet d’aujourd’hui et plus encore de demain, toute dissémination des résultats et analyses issus d’un projet suppose la construction d’un écosystème informationnel et la cartographie de la médiasphère qui lui correspond.

Cette approche impose de rejeter avec détermination les vieilles pratiques qui aujourd’hui survivent (sites internet issus d’autres projets, newsletter traditionnelles et destinées à la seule lecture des évaluateurs, forums vides de sens…).
Notre démarche nous permet en effet d’abandonner ces voies traditionnelles et linéaires pour nous adapter à de nouvelles situations afin de bénéficier d’une vraie réactivité.

Considérer les différents maillons séparément - comme cela pouvait encore s’envisager il y a quelques années - revient aujourd’hui à ignorer l’essentiel, à savoir la porosité des frontières entre médias qui est de fait une caractéristique majeure des nouvelles formes de communication. Tout partenaire qui n’en tiendrait pas compte verrait ses propres efforts de dissémination réduits à peu de choses.

Comme l’a en effet souligné Vincent Ducrey dans sa conclusion au Ministère des Affaires Etrangères, la notion de hub part du principe que tout projet et les informations qu’il véhicule a son propre cycle de vie (en l’occurrence à partir des trois années prévues et des prolongations le moment au travers de projets complémentaires), un cycle déterminé en fonction de son contenu, de ses émetteurs et bien sûr de ses cibles. Il s’agit donc de répertorier les relais de la dissémination qui lui permettent de se détacher de ses supports et d’avoir sa propre existence au sein de la médiasphère que nous aurons déterminé.

L’objet de la dissémination du projet PIN, fidèle en cela à nos déterminations initiales, vise donc à une influence globale, autrement dit à être interprété par l’ensemble des relais d’information retenus, qu’ils soient des relais du web, des relais médiatiques traditionnels, des relais mobiles ou des relais terrain. Tous les partenaires sont ainsi invités à participer largement à la construction de notre hub, qui sera le «concentrateur» de cette influence globale et en fait la véritable zone d’influence que nous aurons pu bâtir ensemble autour de nos objectifs communs.

La Fondation des Territoires de Demain a pour habitude dans ses stratégies de dissémination de prendre très largement en considération les constats de Chris Anderson dans ses récents écrits (dans la revue «Wired» notamment) et singulièrement bien sûr dans son ouvrage «La longue traîne»; rappelons ici que sa loi des 80-20 sera pour nous déterminante : 20% des relais de l’information composent 80% de l’influence d’une présentation ou d’une dissémination.

Jusqu’à ce jour, nous nous sommes seulement concentrés (contrairement à certaines suggestions émises à notre réunion de Munich et finalement écartées) sur la constitution d’un réseau de relais d’information connectés de proche en proche, ceci sans qu’il n’y ait jamais de hiérarchie centrale pour sa diffusion. Il s’agit en l’occurrence de ce que les théorisations de la communication les plus récentes nomment «mesh in»1. Très concrètement, ce sont des anticipations, plus précisément encore des relais d’informations potentiellement fondamentaux sans que leur petite taille parfois, voire leur importance quant au sujet du projet n’amenaient guère auparavant à les considérer comme des relais importants, qu’il s’agisse ainsi d’institutions publiques, d’acteurs privés, et bien sûr surtout de nouveaux médias comme les web TV avec lesquelles de nombreuses émissions sont prévues (et certaines déjà réalisées) dès cette année.

L’essentiel est de faire considérer le projet et ses partenaires comme autant de précurseurs dans la diffusion des informations et donc dans le déploiement des métiers ainsi concernés.

A l’inverse, aucun travail n’a été fait dans le domaine du «mesh out»2: ce fut l’objet de vives discussions - un document a même été rédigé en la matière par un partenaire -, mais il nous a semble parfaitement inutile qu’un projet basé sur l’innovation et le futur prenne en considération des relais dont la présentation même est devenue aujourd’hui parfaitement obsolète!

Pour établir la liste des relais intégrés à notre hub PIN, nous utilisons de fait nos récentes opérations de communication relatives à nos projets internationaux les plus récents. Nous recommandons naturellement et continuerons de recommander à tous nos partenaires de faire de même; nous serons d’ailleurs à l’avenir à leurs côtés à cette fin.

1 - Le traitement premier de l’information sur le projet -et la présentation du document-  permettent même, on le sait, à des émetteurs de faible influence (ceux dont le nom ne dépasse pas vingt pages sur Google) de bénéficier d’un vrai écho. Il ne faut donc pas qu’un partenaire sous-estime le rôle que peuvent remplir certains de leurs interlocuteurs (académiques, entrepreneuriaux, associatifs, médias locaux…). L’importance de leur «localisation» est évidente (importance considérable de la diversité linguistique), mais nous proposerons à cette fin un certain nombre de documents génériques. 

2 - Le rôle des agences de presse reste notable, nous recommandons à tous les partenaires de prendre contact avec les agences les plus pertinentes à l’échelle de chaque pays (les représentations notamment d’ASSOCIATED PRESS ou de REUTERS) et de leur transmettre régulièrement leurs analyses, articles, réflexions sur l’actualité concernant notre domaine…, en nous en transmettant copie afin que nous puissions contribuer à élargir leur diffusion.

3 - Les blogs et versions web des journaux constituent un domaine de diffusion très riche, cumulant la facilité de la diffusion et l’importance de leur impact. Les responsables des sites web des journaux recherchent en effet ce genre de «contributions», de même que, par définition, les sites qui vivent des contributions qui leur sont adressées (LE POST en France). Là encore, nous sommes à la disposition de nos partenaires peu habitués à repérer et à gérer de tels supports informationnels.

4 - Les chaînes d’information thématique sont nos futurs partenaires par excellence. En France, nous travaillons ainsi tout particulièrement avec BFM TV.

5 - Les agrégateurs, à l’instar notamment de Google, sont aussi le plus souvent d’excellents partenaires, au travers, là encore, des représentations nationales, voire locales, du fait ici surtout qu’ils sont précisément souvent confrontés à la recherche de profils pas toujours aisés à trouver.

6 - Il en est de même des opérateurs mobiles. Nous travaillons en ce qui nous concerne avec ORANGE qui dispose d’ORANGE LABS dédiés précisément aux toutes nouvelles formes de dissémination informationnelle.

7 - Pour ce qui est des radios, les antennes locales d’une part, spécialisées d’autre part sont parmi les plus fidèles. BFM RADIO en est l’illustration même en ce qui nous concerne.

8 - La presse écrite la plus innovante (celle qui dispose par exemple d’applications sur iphone ou sur ipad), à l’exemple de  LA TRIBUNE ou des ECHOS en France - et qui sont donc forcément sensibilisés à nos problématiques - de même que les journaux gratuits (les versions locales de METRO en tout premier lieu !) constituent des cibles de choix pour notre dissémination. Il en est de même du journal LE MONDE qui a accueilli en première page d’un supplément spécial un article de Laura Garcia Vitoria.

9 - La mobilisation des acteurs les plus concernés et leur participation impose notre insertion dans tout le champ de la twitterature. Nous n’avons pas eu le temps de préparer lors de notre réunion parisienne la diffusion de twitts résumant au fur et à mesure les interventions des différents intervenants, il sera essentiel que nous le prévoyons lors de notre prochaine réunion, tant il est vrai que le micro-bloging fait aujourd’hui partie de toute réunion tant soit peu sérieuse de cette nature. Nous l’avions fait à l’occasion de manifestations telles que PARIS 2.0 ou MARSEILLE 2.0 et la diffusion de nos analyses s’y est retrouvée de fait considérablement augmentée.

10 - Pour ce qui est des réseaux sociaux, nous y reviendrons dans la seconde partie de cette présentation. Le sujet devra là aussi être évoqué en ce qui concerne les outils en ligne de PIN, aujourd’hui encore relativement pauvres, mais auxquels la dissémination devra donner un vrai élan au travers notamment de la grande famille des réseaux sociaux et de leurs interactions nécessairement multiples avec le futur site de référence.

11 - En matière de constitution d’une vraie couverture photographique sur FLICKR et de la réalisation de présentations aussi bien sur DAILY MOTION que sur YOUTUBE (nous renvoyons à d’autres présentations sur ces sites que l’on trouvera sous l’intitulé « TERRITOIRES DE DEMAIN »), il est important que les partenaires nous fassent parvenir les photos prises pendant les réunions ou encore relatives à leurs institutions.

12 - En matière de blogs et de webzines, il nous faut tous faire un réel effort pour évoquer dans tous logs personnels ou thématiques nos contributions et réflexions sur la thématique de notre projet. Nous avons tous au moins un blog - Laura Garcia Vitoria en tient + de quatre en ce qui la concerne - et si tel n’est pas le cas nous recommandons à tous les partenaires d’en ouvrir un pour en faire un outil additionnel et local de diffusion de notre travail commun. Nous recommandons pour ce faire l’un des trois outils les plus commodes : BLOGGER bien sûr, WORDPRESS surtout et éventuellement TYPE PAD. Nous assurerons la mise en cohérence des blogs que chacun aura décidé d’ouvrir.

13 - Les wikis ne sauraient se limiter à Wikipédia dont on sait la place contestée par la plupart des acteurs de notre terrain. Nous nous proposons - et proposons à chacun - bien plutôt de participer à une réflexion commune sur les futurs outils et technologies de la connaissance dont notre sujet constitue un élément central, avec par exemple les cartographies des compétences.

14 - L’impact terrain sera surtout un axe de travail pour l’année à venir, avec par exemple les organismes de diffusion de la presse (nos contacts avec PRESSTALIS) et surtout les nouvelles formes de diffusion de l’information au travers du mobilier urbain de demain et des firmes grandes employeuses de métiers de l’Internet comme DECAUX.

15 - Les analyseurs d’opinion figureront également parmi nos interlocuteurs de l’an prochain (OPINIONWAY) : pour l’instant, nous recommandons simplement de premiers contacts d’information avec eux-mêmes et surtout leurs clients habituels afin de pouvoir bénéficier le cas échéant, le moment venu, d’une insertion de nos problématiques dans l’une de leurs futures enquêtes.

16 - Les groupes d’influence, enfin, constituent clairement la matière première de nos contacts. En ce qui nous concerne, nous recommandons tout particulièrement les contacts avec les décideurs et acteurs territoriaux, les associations d’élus et les responsables et experts de think tank.

Nous avons d’ores et déjà réuni une importante masse d’informations sur chacun de ces points. Sur chacun d’entre eux, nous fournirons aux partenaires du projet les outils qui nous apparaitront les plus adaptés et qui en même temps permettront de projeter des lumières nouvelles sur un grand nombre de nouveaux métiers. Nous resterons en tout cas fidèles à cette cartographie des relais cibles.

II - UNE MULTIPLICITE DE RESEAUX SOCIAUX AU CŒUR DE NOTRE STRATEGIE


La seconde composante de notre démarche se propose de s’appuyer sur une centaine de réseaux sociaux que la Fondation a jusqu’ici identifiés et pour lesquels la thématique de PIN constitue un vrai sujet d’échanges et de débats.
Il n’est pas nécessaire de les évoquer ici trop longuement, mais d’en énumérer et en définir ceux qui nous apparaissent comme les plus pertinents.

Pour s’adresser à un public jeune et pour l’essentiel étudiant, on recommandera des réseaux comme ETNOKA. Pour les mêmes, HUZZ est un réseau social dédié à l’emploi, de même que JOBMEETERS ou JOBINGENIEUR. En s’inscrivant à la communauté IGLOO, on peut de plus, tester des programmes en version bêta et être relié à de très nombreux professionnels - dont une partie se voit directement issu du monde de l’Internet -. Bien plus élitiste, on citera de même celui - planétaire contrairement à ce que semble dire son nom - des FRENCHTUESDAYS. Il nous faudra faire en sorte que ces communautés n’ignorent rien de PIN…

Certains sont intéressants pour PIN en raison même de la précision de leur ciblage : on évoque ainsi beaucoup les métiers de l’internet sur un réseau comme FINROAD, mais dans un écosystème qui est celui de la finance. Il en est de même du monde immobilier rassemblé autour d’IMMOWEBPARTNER. Très différent, mais lui aussi fort spécialisé, le réseau HEJORAMA est consacré au e-tourisme, réel laboratoire des technologies 2.0, voire 3.0 en la matière.

AMODUS est une communauté privée composée pour l’essentiel de chefs d’entreprises innovants et créatifs, qui organise dans plusieurs grandes villes européennes et mondiales parmi lesquels notre projet peut être un vrai sujet. On y parle vraiment des nouvelles compétences nécessitées par l’économie de la connaissance, un peu à la manière - même si les formulations culturelles sont parfois différentes - de l’APNA CIRCLE indien ou de l’APRIVATECLUB new-yorkais.

Très proche, un réseau comme FORBES, largement ouvert lui aussi aux questions de technologie et d’emploi; ses sous-réseaux ont une vie quasi-autonome et souvent tout à fait intéressante. INTERNATIONS, fondé en Allemagne, nous semble tout aussi utile pour nos objectifs.

A titre anecdotique, on citera également un réseau technologiquement très ciblé puisque consacré aux savoirs et pratiques en matière d’usage des périphériques. Il se situe complètement dans notre champ, largement teinté de culture geek: GDGT.


CONCLUSION

L’ensemble de ces outils de dissémination fait l’objet d’un envoi à l’ensemble des partenaires et leur retour nous permettra de préciser les attentes de chacun et bien sûr les analyses de pertinence de chacun des seize axes évoqués.

Nous soulignerons le fait que nous serons régulièrement aux côtés des partenaires tant pour développer les relations avec les acteurs de leur propre écosystème - comme l’implique tout naturellement toute stratégie de hub management -, mais que nous veillerons également à harmoniser étroitement l’ensemble de ces actions.

1 «Zone d’influence montante».

2 «Zone d’influence descendante».

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